Je fais partie d’une association d’une douzaine de personnes autour de la dégustation de vins. En échangeant, nous apprenons à découvrir les arômes, leur délicatesse et leur subtilité.
A priori, pas grand-chose à voir avec l’évangélisation, d’autant que ces personnes ne se gênent pas pour se moquer gentiment de l’Église avec son langage peu compréhensible et ses rites surannés. Par contre, elles savent aussi admirer les grands hommes ou femmes de charité tels l’abbé Pierre ou Sœur Emmanuelle.
Un jour, nous avons parlé de nos passions et de nos activités, en dehors de l’œnologie. Après avoir énuméré les miennes, j’ai ajouté : « j’ai aussi des engagements catho ». Il y a eu un blanc dans la conversation avant que l’une d’entre nous dise : « Oui, c’est bien aussi ». Évidemment je n’ai pas insisté, mon éventuel témoignage passe d’abord par ma façon d’être et de vivre, plus que par la parole. Mais le message a été reçu, pour preuve, pendant le confinement, j’ai eu le droit, comme beaucoup d’entre vous sans doute, a des images ou vidéos sérieuses ou humoristiques présentant, par exemple, Jésus en télé-réunion avec ses apôtres.
Mais ce qui me touche le plus, ce n’est pas ce que je peux donner, c’est ce que je reçois de ce petit groupe. Par moments, j’ai l’impression que Jésus s’invite autour de la table, donnant son avis sur le vin dégusté, riant bien à nos histoires drôles ou étant en compassion avec l’un ou l’autre vivant un moment difficile.
Jésus, ce peut être l’un ou l’autre d’entre nous, à tour de rôle. Je puise de cette expérience la conviction intime qu’Il nous retrouve d’abord dans ce que nous vivons, là où nous sommes.
Pour moi, ces retrouvailles autour de la dégustation de vins me permettent d’expérimenter toute la délicatesse de Dieu qui s’incarne dans des personnes loin de la pratique de l’Église, mais qui acceptent d’être bousculées en vivant la bienveillance, l’attention aux autres et la confiance.
Jean-Luc (Cesson)
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